Le projet de valorisation des déchets de la pêche en Nouvelle-Calédonie, porté initialement par l’ADECAL Technopole, pôle marin, en partenariat avec la société néo-zélandaise United Fisheries pour le compte de la province des îles Loyauté, représente une initiative novatrice et prometteuse inscrite dans une démarche vertueuse d’économie circulaire grâce à la valorisation de co-produit au profit d’autres secteurs économiques. Désormais entre les mains de la SAS PEIN, filiale de la SODIL, cette action vise à transformer un défi environnemental en opportunité économique.
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L’UDTP, kézako ?
Au cœur de cette initiative se trouve l’Unité de Traitement des Déchets de Poissons (UTDP), une installation dédiée à la production d’hydrolysat : un liquide riche en protéines et minéraux produit à partir des déchets organiques de l’industrie de la pêche hauturière. Aujourd’hui implantée à Wé, Lifou, cette installation pilote est conçue pour valoriser les déchets produits par l’unité de transformation des déchets de la pêche de l’île.
Le procédé utilisé se base sur l’hydrolyse enzymatique. Les déchets de poissons sont « digérés » dans un « digesteur », une cuve en acier inoxydable, pendant quinze heures puis filtrés plusieurs fois pour obtenir un biostimulant organique compatible avec l’agriculture biologique. Sa filtration fine le rend compatible avec les équipements des professionnels. Cette solution répond donc, non seulement au besoin pressant de gestion des déchets, mais ouvre également de nouvelles perspectives économiques.
En effet, en transformant ces déchets en ressources valorisables, le projet propose un produit local de qualité, respectueux de l’environnement pour contribuer à la vitalité de l’agriculture calédonienne par la production d’un biostimulant de poisson local et la promotion de son utilisation auprès des Calédoniens, jardiniers amateurs ou agriculteurs professionnels. La démarche peut donc se résumer ainsi : passer d’une économie linéaire où l’on produit, consomme et jette, à une économie circulaire où l’on produit, consomme, transforme et valorise.
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Un projet qui a su évoluer
Initialement, le projet visait à intensifier la Recherche et Développement (R&D) au sein de l’unité pilote de Lifou pour raffiner la production vers des produits destinés à l’alimentation animale, prérequis indispensable à un changement d’échelle industrielle. Il a finalement été révisé. En effet, l’arrivée d’un nouvel opérateur privé, la société Recyf, prévoyant une unité industrielle de production de farine a modifié le contexte. Ainsi, le projet a été réorienté vers l’optimisation du processus de fabrication actuel d’hydrolysat de poissons à Lifou pour accroître la productivité et s’adapter aux variations saisonnières de l’approvisionnement en déchets de pêche. Au départ, l’unité pouvait traiter vingt tonnes par an. Désormais, après optimisation, l’UTDP a une capacité maximum théorique de cinquante tonnes par an.
Ainsi, depuis son ouverture en 2018, l’unité expérimentale de Lifou a démontré la faisabilité de la solution dans le contexte calédonien, à défini les conditions de rentabilité de l’unité, a mis sur le marché un produit local, compatible et biologique, a fait des essais pour prouver son mode d’action et son efficacité sur des cultures locales. À noter que dans ce projet de longue date, le programme Territoires d’Innovation a permis de doubler la productivité de l’unité avec des équipements dédiés et à appuyer les efforts de promotion commerciale. À titre d’exemple, il faut moins de 2h pour déchiqueter et charger 600 kg de déchets !
L’impact potentiel de ce projet ne se limite pas à la Nouvelle-Calédonie. En effet, dans le Pacifique, d’autres sont confrontés à ce même défi de gestion des déchets de l’industrie de la pêche, telles que les îles Fidji, Vanuatu, Samoa et la Réunion. Ces régions montrent alors un intérêt croissant pour cette solution à petite échelle. Ainsi, l’initiative pourrait servir de modèle pour d’autres communautés insulaires confrontées à des problèmes similaires.
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Plus d’infos sur l’Unité de Traitement des Déchets de Poissons ?
- Site internet de l’ADECAL Technopole
- Fiche projet
- Site internet de la SODIL